L'industrie du tourisme en Nouvelle-Écosse, 1870-1970

Au début

Au début, il y avait l’eau et les forêts et tout était calme; une quantité infinie de truites et de saumons, de chevreuils et d’orignaux, des ours en abondance… et suffisamment de brouillard et de mouches. Il n’y avait rien comme la Nouvelle-Écosse, un « paradis du sportif » authentique et encore intact.

C’est ici que se trouvaient les lieux traditionnels de chasse et de pêche des Mi’kmaq, les premiers gardiens des forêts et des rivières de la Nouvelle-Écosse. Ils étaient si réputés pour leurs aptitudes de chasseurs et de pêcheurs et pour leur connaissance de la vie en forêt qu’on faisait appel régulièrement à eux comme bûcherons et comme guides pour accompagner les premiers « vrais » touristes – les membres de l’establishment militaire britannique en poste à Halifax, des gens qui avaient du temps à leur disposition, de l’argent à dépenser et un goût pour la chasse et la pêche.

La chasse et la pêche dans la Nouvelle-Écosse du début du 19^e siècle procuraient une satisfaction si grande — sans compter les moustiques — qu’il n’a pas fallu longtemps avant que l’on fasse la promotion de la province comme de la terre promise du sportif, univers qui n’attendait que lui pour l’explorer et en profiter. Des livres comme celui de Campbell Hardy, intitulé Sporting Adventures in the New World, or Days and Nights of Moose-Hunting in the Pine Forests of Acadie (1855) — un titre pour le moins accrocheur —, ont créé un mouvement d’intérêt, alimenté plus tard au cours du siècle par les magazines d’actualité américains. Dès 1900, les forêts et les eaux de la Nouvelle-Écosse étaient devenues des destinations de vacances de choix pour les militaires britanniques, l’élite commerciale de la Nouvelle-Angleterre et les chefs d’entreprises de la province.

La présente exposition vous invite à explorer la Nouvelle-Écosse du 19^e siècle lorsqu’elle était « le pays des aventures de chasse et de pêche » — du poisson et du gibier, de canots et de feux de camp, de gîtes luxueux et d’abris rudimentaires, de guides mi’kmaq et d’hommes d’affaires en complets, et de femmes lançant leurs lignes dans des fosses à saumons. La plupart des activités se concentraient dans le sud-ouest de la province, ce qui est encore le cas aujourd’hui. L’article d’accompagnement de Jim Morrison, « Les touristes américains au paradis des sportifs,1871-1940 », explore les expériences rudimentaires dans les forêts du comté de Queens et jette un regard fascinant sur les débuts du tourisme de plein air en Nouvelle-Écosse