L'industrie du tourisme en Nouvelle-Écosse, 1870-1970

En croisière vers le Canada

Les croisiéristes représentent aujourd’hui un segment important de l’industrie du tourisme en Nouvelle-Écosse, Sydney et Halifax étant les principaux ports d’escale. On y accueille des dizaines de milliers de visiteurs d’un jour durant la saison des croisières — qui tend à s’allonger d’année en année — et ces visiteurs se voient proposer toute une gamme d’endroits à visiter et d’activités à faire, et ce sans devoir aller bien loin des ports. Voilà un marketing innovateur qui cible un nouveau public en quête d’expériences originales.

Bien des Néo-Écossais ont maintenant oublié — ou n’ont peut-être jamais su — qu’Halifax a toujours été un port d’escale pour les passagers en traversée transatlantique; après tout, c’est ici que Sam Cunard s’est lancé en affaires il y a près de deux cents ans. Au cours des années, des paquebots des flottes de Cunard, de White Star, de Red Star, de Holland America, du Canadien Pacifique et du Canadien National, pour n’en nommer que quelques-unes, entraient régulièrement dans le port. Ils transportaient des passagers de New York et de Boston vers l’Angleterre et la France, s’arrêtant brièvement pour prendre du charbon et de la nourriture et pour faire monter ou descendre des passagers. D’autres navires moins gros suivaient un itinéraire triangulaire entre la Nouvelle-Écosse, les Bermudes et les Antilles en provenance de New York et de Boston, en chemin vers Saint-Jean (Terre-Neuve).

C’est vers la fin des années 1920 et le début des années 1930, à l’apogée de la prohibition aux États-Unis, que l’on observe la belle époque des croisières vers la Nouvelle-Écosse. Les croisières de fins de semaine prolongées vers des destinations inusitées n’ont rien de nouveau; à cette époque, les Américains assoiffés s’embarquaient à New York, naviguaient sur trois milles vers les eaux internationales et commençaient alors à s’amuser. Les escapades de six jours dites Showboat Cruises — Luxurious Travel — Smart Amusement à bord du SS Belgenland, par exemple, étaient populaires auprès des gens aisés. Il était possible de faire escale à Halifax, à mi-chemin de ces croisières offertes tous les quinze jours, et dès 1931, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse y a vu une belle occasion de marketing. On a fait la promotion d’installations d’accueil aux Ocean Terminals et on a publicisé la province comme destination de voyage pour les Américains en croisière océanique qui souhaitaient explorer à l’extérieur d’Halifax pendant quelques jours avant de rentrer chez eux.

« En croisière vers le Canada » offre sa propre visite animée — plus de 70 images de paquebots, de services de luxe et de brochures pour les croisières « à boire », présentées en ordre alphabétique par nom de navires, des années 1910 aux années 1950. Chacun de ces magnifiques navires océaniques a visité Halifax et a contribué à bâtir la réputation de la Nouvelle-Écosse comme endroit où l’accueil est chaleureux et l’expérience de vacance mémorable.