Le fonds de la famille Easson (1106 articles; 1734-1894) s'ouvre avec John Easson qui quitte Londres vers 1734 pour venir s'installer en Nouvelle-Écosse à titre de maître charpentier au sein de la garnison de l'armée britannique à Annapolis Royal. Il assume rapidement un rôle d'importance considérable dans la collectivité, surtout en ce qui concerne l'industrie locale et le commerce régional; ses descendants continueront à être connus, mais dans une moindre mesure. La famille est encore bien représentée dans la vallée de l'Annapolis en Nouvelle-Écosse.
Nous sommes au 21e siècle et ce sont les chercheurs impatients, les blogueurs et les membres de listes de distribution qui rappellent souvent aux archivistes de passer à l'action et de tout numériser. Cette fois-ci, c'est ce que nous avons fait! Les documents que l'on trouve ici présentent le contenu complet et numérisé de deux petites collections d'archives qui sont parmi les plus anciennes du service des Archives et de la gestion des dossiers de la Nouvelle-Écosse.
Peu importe ce que les autres voudraient que nous fassions en cette ère du numérique, il est effectivement rare que tous les articles d'un fonds d'archives — documents textuels, photographies ou autres — vaillent la peine d'être numérisés; et si nous prenions le temps de tout numériser, nous n'aurions ni le temps ni les ressources pour faire autre chose. Dans le cas présent, toutefois, nous avions la possibilité de travailler avec plus de 1200 documents textuels dont la plupart ne contenaient qu'une seule page; ensemble, ils relatent deux siècles de vie familiale et communautaire en Nouvelle-Écosse. Ce sont deux des plus anciennes familles anglaises de la province qui auront ainsi créé ces articles et les auront conservés pour la postérité.
Les documents d'archives qui subsistent comprennent de la correspondance personnelle et d'affaires, des factures, des reçus, des relevés, des billets à ordre, des actes de transfert, des lettres de change, des permis, des plans d'arpentage, des documents des tribunaux et des articles divers. Parmi les thèmes abordés : Les prix courants pour des biens et des services aux 18e et 19e siècles; les relations avec les Français acadiens et les Mi'kmaq; des détails concernant les moulins et le travail qui s'y faisait; l'entretien des digues et des aboîteaux; le gouvernement local; la vie sociale et les coutumes, et la vie familiale à Annapolis Royal. On note avec beaucoup d'intérêt une série de documents des années 1750 qui font état des transactions commerciales et du commerce régional entre Annapolis Royal, la Nouvelle-Angleterre, Halifax et Louisbourg, alors sous le régime français durant la guerre de Sept Ans. Ces documents ont beaucoup d'importance puisqu'ils prouvent l'existence d'un commerce de contrebande florissant. Il semblerait qu'il n'existe aucun autre document du genre.
Les documents que nous avons ne parlent aucunement de l'incident le plus marquant dans la longue vie de John Easson. En décembre 1757, les Mi'kmaq le capturent durant un raid sur Annapolis et le font prisonnier de guerre à Miramichi, dans le nord de l'actuel Nouveau-Brunswick. Nous n'en savons pas plus et Easson lui-même ne dit rien à ce sujet. En revanche, seize ans plus tard, il se trouve à Boston au moment du Boston Tea Party et, en décembre 1773, il écrit une lettre à son fils en Nouvelle-Écosse dans laquelle il décrit brièvement l'événement. Cette lettre (Lettre de John Easson, Boston, à David Easson) a plus tard été séparée de la collection des documents Easson et c'est le Gilder Lehrman Institute of American History de New York qui en a fait l'acquisition. Nous remercions l'institut de nous avoir donné la permission de la réintégrer ici, de manière électronique, au sein de sa famille documentaire.
La collection Easson-Hoyt (121 articles; 1734-1933) fournit d'autres documents textuels qui viennent compléter le fonds Easson et ajouter à son contenu, surtout en ce qui concerne les relations familiales et commerciales en Jamaïque au début du 19e siècle. Les renseignements sur Jesse Hoyt (1835-1881) sont d'un intérêt particulier. Hoyt, dont la mère était une Easson, entreprend sa carrière comme télégraphiste et, en 1860, devient surintendant de l'American Telegraph Co. Ltd. Ses documents contribuent à documenter l'arrivée des télécommunications « modernes » en Nouvelle-Écosse.
Nous remercions Barry Moody, professeur d'histoire à l'Université Acadia (Wolfville, N.-É.), de son aide dans le cadre du projet, et surtout d'avoir rédigé le texte d'introduction, un essai intitulé Les Easson - Une famille de la Nouvelle-Écosse, qui fournit un historique et un contexte essentiels à la compréhension des documents présentés ici.
Ce projet a été rendu possible en partie grâce au soutien du programme de numérisation de la communauté archivistique, de Bibliothèque et Archives Canada et du Conseil canadien des archives.
Nova Scotia Archives — https://archives.novascotia.ca/easson/
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