Les Afro-Néo-Écossais à l'époque de l'esclavage et de l'abolition

Nova Scotia Archives

Les Afro-Néo-Écossais à l'époque de l'esclavage et de l'abolition

Près de 10 000 personnes de descendance africaine sont venues en Nouvelle-Écosse entre 1749 et 1816. Cette exposition virtuelle rend hommage à Barbary (Barbara) Cuffy, Rose Fortune, Lydia Jackson, Richard Preston, Gabriel Hall, William Hall VC, et aux nombreux autres Afro-Néo-Écossais qui s'établirent ici à cette époque.

L'exposition met principalement l'accent sur la période qui va de la fondation de Halifax en 1749 jusqu'à l'entrée en vigueur en 1834 de la loi qui abolît l'esclavage dans les colonies britanniques. Toutefois, la fondation de Halifax ne marque ni le début de l'histoire afro-néo-écossaise ni l'introduction de l'esclavage en Nouvelle-Écosse. L'histoire afro-néo-écossaise remonte à la période acadienne, soit de 1604-1755. Des Noirs accompagnaient les premiers explorateurs français en Acadie. Durant le voyage de Poutrincourt et de Lescarbot qui les amena de France à Port Royal en 1606, un homme noir inconnu mourut du scorbut. Le nom de Mathieu de Costa, homme d'origine africaine, est associé à l'exploration française en Acadie. En 1608, il signa à Amsterdam un contrat avec Pierre du Gua de Monts (fondateur de Port Royal), pour fournir des services d'interprétation au Canada et en Acadie de 1609 à 1612. Nous ne savons pas si ou comment de Costa respecta les modalités du contrat.

Le premier colon noir qui fut documenté en Acadie, « La Liberté Le Neigre », apparaît dans le recensement de 1686 et vivait à Cape Sable. La possession d'esclaves était très répandue à Louisbourg (1713-1758). L'esclavage existait également avant 1749 dans la région que nous appelons aujourd'hui la Nouvelle-Écosse continentale, bien que son étendue n'ait pas été convenablement documentée. L'exposition s'appuie presque entièrement sur des documents archivés au Service des archives et de la gestion des dossiers de la Nouvelle-Écosse. L'année 1749 marque le début de la période pour laquelle nous possédons des sources documentaires adéquates.

Les visiteurs de l'exposition trouveront les noms de plus de 5000 des premiers Afro-Néo-Écossais, souvent accompagnés de renseignements personnels. Ils peuvent faire des recherches dans une banque de données qui contient environ 5000 noms et qui a été créée à partir des registres officiels des réfugiés afro-américains qui s'établirent ici en 1783 et en 1815-1816. Pour les immigrants de 1783, les utilisateurs peuvent faire une recherche à partir du nom de l'immigrant, de sa destination ou de son bateau et un clic de la souris les amènera directement aux pages sur lesquelles ce nom apparaît.

Les visiteurs pourront aussi jeter un coup d'oil fasciné sur la vie des premiers Afro-Néo-Écossais, dont nous sommes parvenus à reconstruire l'histoire à partir de documents gouvernementaux, de journaux, de lettres et autres sources officieuses. Parmi les sources de renseignements les plus révélatrices, notons les demandes de terres faites au gouvernement, dans lesquelles les Afro-Néo-Écossais qui arrivèrent après la Guerre de 1812 racontent les événements marquants et les circonstances de leur vie.

Cette exposition comprend des illustrations remarquables par des artistes de l'époque. Parmi celles-ci, vous trouverez l'esquisse d'un bûcheron noir inconnu à Shelburne en 1788 et une aquarelle représentant une famille, probablement de Upper Hammonds Plains, se dirigeant vers le marché de Halifax un samedi matin de 1835.

Les visiteurs trouveront également une exposition de photos virtuelles, qui montrent quelques-unes des colonies noires d'origine ainsi que les descendants des premiers colons, 1880-1955. Parmi les communautés photographiées, notons Preston, Upper Hammonds Plains et Five Mile Plains. Il y a également des portraits individuels inoubliables. Eliza Brody de Sunnyville apparaît avec un petit-fils ou un arrière-petit-fils assis à côté d'elle sur un lit qui était couvert d'une couverture piquée faite à la main, vers 1905. John Farmer de Birchtown fut photographié au début des années 1930 devant la maison qu'il avait construite avec l'argent gagné sur les bancs de pêche.

Nous espérons que vous apprécierez la manière dont nous avons représenté ce remarquable chapitre néo-écossais de la diaspora africaine et que vous trouverez cette exposition intéressante et instructive, que vous soyez un nouveau venu dans ce domaine ou que vous soyez déjà très versé dans l'histoire afro-néo-écossaise.


Ce projet a été rendu possible en partie grâce au soutien du programme de numérisation de la communauté archivistique, de Bibliothèque et Archives Canada et du Conseil canadien des archives.

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