Council of Nova Scotia Archives

Centre Acadien, Université Sainte-Anne

Minnie (LeBlanc) Geddry suspend un sac de courrier que le train ramassera en passant, Maxwelton, N.-É.

La livraison du courrier – Au début du vingtième siècle, bien avant notre ère de frénésie médiatique, la poste était la principale liaison avec le monde extérieur. En plus de permettre aux entrepreneurs d’avoir des contacts avec d’autres entreprises, les lettres et les cartes reçues de ses proches facilitaient le maintien de liens familiaux et d’amitié lors d’absences prolongées. Pour trois sous, il était possible d’envoyer une lettre partout au Canada et aux États-Unis. En fait, plusieurs de nos ancêtres acadiens travaillaient en Nouvelle-Angleterre à cette époque-là.

La livraison du courrier était une responsabilité sacrée ; peu importe les circonstances, il fallait que le courrier soit livré. Il était apporté aux gares par les trains, pour ensuite être livré dans des gros sacs aux diverses bureaux de poste à l’aide d'un cheval et d'une calèche, et l’hiver, d’un traineau. Le train ne s’arrêtait pas pour le courrier ; le sac rempli était lancé du train en marche pendant qu’au même moment on ramassait à l’aide d’un crochet le sac retourné qui était placé sur une grue située en bordure de la voie. La photo montre Minnie (LeBlanc) Geddry, en train de suspendre un sac de courrier que le train ramassera en passant. Originaire de Saint-Bernard, N.-É., Mme Geddry était responsable de la poste à Maxwelton entre les années 1944 et 1961.

À la Baie Sainte-Marie, comme dans bon nombre de petites localités rurales, les bureaux de poste étaient des petites cabines, installées, pour la plupart, à l’intérieur d’un magasin général. Souvent, une foule s’amassait dans ces lieux pour attendre l’arrivée du courrier ; pour les adolescents, c’était une bonne occasion pour se fréquenter.

Plusieurs se souviennent de la joie ressentie lorsqu’ils recevaient un nouveau catalogue d’Eaton, de Simpson ou de Dupuis Frères, ou encore une nouvelle édition du journal The Family Herald, qui comprenait des histoires en série que plusieurs suivaient religieusement et qui, dans plusieurs résidences, étaient lu à haute voix en famille.

À l’époque, la plupart des postiers étaient des femmes ; ces dernières connaissaient tous les habitants du village. Au début du 20e siècle, le salaire d’un postier était environ 25 $ par an. De nos jours, plusieurs ramassent leur courrier dans des boîtes sur les routes rurales sans avoir de contact avec le postier, et des technologies de communication nouvelles, comme l’e-mail, ont remplacé l'envoi de lettres par le courrier traditionnel.

date: [ca. 1948]

numéro de référence: Harold Robichaud Collection Centre Acadien Series A, photo 51

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