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Musée des Acadiens des Pubnicos et Centre de recherche

Simon (Squire) d'Entremont M.P.P. - premier français à l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse

Simon (écuyer) d'Entremont, M.P.P. - Premier français à la Chambre législative de la Nouvelle-Écosse,
Simon d'Entremont est né à Pubnico-Ouest le 28 novembre 1788. Sa mère était Anne Marguerite Pothier, de Wedgeport. Il s'établit sur la grande terre que son père lui avait donnée, et sa maison fut l'une des premières à être construites au début de la partie acadienne du village de Haut-Pubnico-Est.

Ayant reçu une éducation formelle très limitée, il étudia par lui-même et pouvait parler et lire le français, l'anglais, le latin et le MicMac; il pouvait d'ailleurs réciter le « Notre Père » dans ces quatre langues. Devenu juge de paix en 1838, les Acadiens d'alors le surnommaient « Simon Square » (sic), c'est-à-dire « Squire ».
Il épousa le 30 juillet 1810 Elizabeth Larkin, fille de John Larkin et de Marie Belliveau, qui mourut le 16 février 1830 en donnant naissance à son neuvième enfant. L'année suivante, Simon d'Entremont épousa Elizabeth Thériault, de Meteghan, fille de Charles Thériault, dit « Lescate », et de Natalie Melanson, qui lui donna également neuf enfants.

À l'instar de son père, Simon d'Entremont s'est beaucoup impliqué dans les affaires civiques du comté de Yarmouth. En 1836, l'actuel comté de Yarmouth était séparé du comté de Shelburne, et le district d'Argyle obtint le droit d'élire son propre représentant à l'Assemblée législative d'Halifax. Simon d'Entremont décida donc de présenter sa candidature contre Thomas Willett d'Argyle. Il fut élu avec une marge de 63 voix, ce qui à l'époque suffisait pour ne pas exiger un recomptage. Un autre Acadien fut élu lors de cette même élection provinciale, c'est-à-dire Frédéric Robichaud, pour le comté d'Annapolis d'alors. Il s'agit des deux premiers Acadiens à avoir été élus au Canada à un parlement. Lorsque les membres de la Chambre se sont rassemblés cependant, Frédéric Robichaud était malade. C'est pourquoi on considère que Simon d'Entremont est le tout premier Acadien à siéger dans une Assemblée législative, ce qui eut lieu le 31 janvier de l'année suivante. Frédéric Robichaud vint siéger trois semaines plus tard, le 25 janvier.

Lorsqu'on demanda à Simon d'Entremont, avant qu'il ne siège, de prêter le « grand serment », qui avait été publié en 1788, sous le règne du roi George II, il remarqua qu'il devait jurer qu'il ne croyait pas dans le Saint Sacrifice de la Messe et que la vénération des Saints n'était que pure superstition. Il rendit donc le document en disant : « J’avalerais plutôt un chien de mer, la queue la première, que de jurer ça. » L'aiguillat possédant des nageoires dorsales précédées d'une épine en direction de la queue, il serait bien sûr impossible de l'avaler.

Lorsqu'on le somma au nom de la loi de prêter serment, l'officier était loin de se douter que ce nouveau député connaissait probablement mieux la loi que lui. En effet, Simon d'Entremont savait que le parlement britannique avait aboli le serment en question huit années plus tôt; on l'imposait encore cependant aux membres de l'Assemblée législative. La question fut alors portée à l'attention du lieutenant-gouverneur, qui déclara que le seul serment possible consistait à jurer de respecter la loi.

Après avoir prêté ce serment quelque peu écourté, Simon d'Entremont prit place sous les applaudissements de ses collègues, qui avaient admiré son courage et pour la plus grande satisfaction de toute la province pour laquelle il avait gagné une grande victoire. Bien qu'il fît un seul mandat, il resta un symbole de la liberté religieuse pendant toute sa vie.

Simon d'Entremont mourut à Pubnico Est, le 6 septembre 1886, à 98 ans. Le père MacLeod écrivit alors dans le registre paroissial, au sujet de ses funérailles : « Enterré le 10 septembre 1886, Simon d'Entremont, avec tous les rites de l'Église qu'il a si bien servie. Il fut le premier membre catholique romain de la Chambre d'assemblée provinciale. Il refusa catégoriquement de prêter serment contre sa Sainte Religion. Son ami, l'honorable Joseph Howe, l'en dispensa. M. Howe, lors de son dernier déplacement dans le comté de Yarmouth, lui rendit visite et passa une nuit chez lui. - W. MacLeod. »

Ses ossements reposent dans le cimetière catholique de l'Église de l'Immaculée Conception, à Pubnico-Est. Afin de marquer, en 1967, le deux-centième anniversaire de la fondation de leur village ainsi que le centenaire de la Confédération, les habitants de Pubnico-Est ont érigé sur sa tombe une pierre magnifique portant l'épitaphe suivante : « SIMON D'ENTREMONT -1788 – 1886 1836 – Premier député élu à la Législature de la Nouvelle-Écosse par le township d'Argyle - 1837 – premier Acadien à siéger à la Chambre - Refusa de prêter le serment hérétique du test – « J'avalerais plutôt un chien de mer, la queue la première. »

Partie de l'article du père Clarence d'Entremont, publié dans le journal « The Vanguard » de Yarmouth, le mardi 26 juin 1990.

date: [ca. 1880]

numéro de référence:  Musée des Acadiens des Pubnicos 1998.22-P245

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